Le visage du roi parut étonné quelques secondes mais il se reprit rapidement. Des gardes avaient déjà saisi Léandre. Je voulus intervenir mais un autre garde m'avait empoignée. En s'adressant au roi :
« Que fait-on de lui ? Et d'elle ? » Le roi ne regarda pas un instant Léandre mais son regard resta braqué sur moi. « Enfermez ce petit dragon en prison et quant à elle... »
Il me regarda cette fois-ci avec mépris et dégoût. « Faites lui passer tous les tests nécessaires. Et si elle ment ce qui ne m'étonnerait pas, ramenez-la moi ! » Les gardes qui tenaient Léandre n'eurent pas à le forcer, il alla sagement jusqu'à la porte. Quant à moi, une femme se leva et accompagna le garde qui maintenant me portait. Nous arrivâmes dans une pièce blanche qui m'était familière. Mais cette fois au lieu de me laisser comme ça la femme au regard gris et triste, un regard blasé, alla chercher de longues chaînes accrochées aux murs et m'attacha les chevilles et les poignets. Elle m'en mit aussi une autour du cou. Je me sentais prisonnière. Le garde se tenait près de la porte. La femme rapprocha son visage de mes oreilles, elle chuchota : « Cela risque de chatouiller un peu... » Et s'en alla avec le garde. Je me retrouvai alors à nouveau seule dans cette grande salle blanche où le plafond était en réalité un grand miroir. La lumière s'éteignit, et mes chaînes commencèrent à me brûler les poignets... J'eus envie de crier mais la chaîne encerclant mon cou m'en empêcha. La brûlure commença à se répandre partout dans mon corps... Quelques secondes plus tard mon corps me faisait souffrir le martyre. J'ouvris les yeux et ne vis rien qu'une salle obscure. La douleur était telle que je ne sentais même plus mon corps. Je me relevai et glissai sur une flaque qui était au sol. Et quand la lumière revint j'étais toujours allongée dans la flaque. Mon regard se dirigea vers le plafond et je me vis, toujours attachée dans une gigantesque mare de sang...